Bertrand Robert et l’esthétique du parlêtre lacanien

Progressivement l’artiste dévoile le rapport à l’intime, il montre le dessous des masques et des carapaces normées par la doxa. Cependant le discours n’est pas à proprement parler sur la psychologie humaine, mais plutôt une tentative de représentation des silences.

C’est pourquoi, la place du « verbe » le « moi » et « sur moi » coexistent au sein de l’œuvre.

Bertrand Robert dessine nos résonances émotionnelles. Il crée ainsi une passerelle sensible par laquelle le spectateur peut se saisir de l’œuvre et s’identifier. L’artiste interroge nos rapports aux autres et donne à voir nos difficultés à communiquer, à nous définir au-delà de nos carapaces et de nos protections. Ces dessins, sortes de haïku visuels, sont marqués de l’estampille de l’échec de la communication. La composition de ses œuvres met en exergue deux mondes, deux univers ne parvenant pas à dialoguer et dans laquelle la possibilité d’une projection symbolique de nos rapports conflictuels avec autrui semble se déployer.

Madeleine Filippi / curatrice / critique d’art / membre de l’aica