Mathieu Delacroix

Après sa première collection Echos, traitant de l’ambivalence entre objet usuel et objet sculptural, Mathieu Delacroix signe sa seconde collaboration avec la galerie Ségolène Brossette avec une nouvelle série d’objets intitulée Pixels. Via cette deuxième série, il poursuit et interroge davantage la frontière entre art et design, les statuts et les usages de nos objets du quotidien ainsi que le dialogue entre sa pratique et celle d’un artiste plasticien.

Le point de départ du projet Pixels est une recherche autour du motif de la grille et du carré. Se nourrissant des codes de l’image numérique, Mathieu Delacroix réinterprète de manière personnelle cette esthétique et la transpose matériellement au travers de plusieurs objets. Cette grille vient ainsi normer ses dessins d’intuition; elle se déploie en mosaïque de miroirs et prend corps à travers des pièces de mobilier.

Cette recherche plastique a mené le designer sur le sujet de l’ambivalence. Que ce soit par le prisme du dédoublement, de la répétition ou du reflet, c’est une collection qui est à la recherche d’identité et de point d’ancrage. Les pièces raisonnent entre elles tout comme elles questionnent ensemble leurs statuts.

La fonction des objets devient alors ambiguë. On l’observe notamment au travers des meubles Pixels qui se voient volontairement dénués d’attributions : sont-ils tables d’appoint, tables de chevet ou tabourets dédiés à l’espace domestique ? Sont-ils des socles ou des sculptures au service d’une galerie ?

Cette recherche d’identité se traduit aussi au travers du thème de la métamorphose et de l’altérité.

De par leurs natures, leurs dispositions et l’interaction avec le public, chaque pièce Pixels se transcende en un double unique et se retrouve alors confronté à sa propre image.