Elise Bergamini

Une ode à la nature

Chez Élise Bergamini, des veines se profilent en fleur, des poumons se ramifient en branches, des doigts pincent la tige d’un pissenlit ou d’un coquelicot. L’artiste s’attache à déceler la continuité existante entre le corps humain et l’environnement naturel dans lequel il s’insère. Scruté sous toutes ses coutures, c’est donc le corps qui sert de trame à son œuvre, confondu avec des formes végétales ou animales. L’artiste se nourrit de ce qui l’entoure, de ses observations, de ses lectures, parfois même de ses rêves.

Penser l’éphémère

Le travail d’Élise Bergamini développe également une réflexion sur le temps qui passe. Au premier abord, son art se fond dans une représentation traditionnelle de la féminité : corps morcelé, érotisé (lèvres pulpeuses, ongles parés de vernis rouge, sein). Or sous cette apparence frivole émerge un trouble : grains de beauté se transformant en fourmis, cœur profilé en aubépine… Loin de l’imagerie attendue de la femme-fleur ou d’une harmonie douce et convenue avec Dame Nature, ses portraits sont donc ceux de la vanité des choses, de l’envahissement (enfouissement ?) du corps par le vivant. Regard émerveillé, parfois nostalgique, sur le corps qui vieillit, l’abeille qui vole, la tige qui pousse, la fleur qui s’ouvre et fane…

Lise Morlon