Forget-me-not
avec Elise Bergamini
Exposition du 21 au 29 mars du mercredi au samedi de 14h à 19h
Vernissage jeudi 20 mars de 18h à 21h, en présence de l’artiste
Rencontre avec Elise Bergamini samedi 29 mars de 15h à 18h
Un chevalier se promenait au bord d’une rivière avec sa belle amie. Celle-ci, apercevant de timides fleurs bleues sur la berge, lui demanda de lui en cueillir. En composant son bouquet, le chevalier glissa et tomba à l’eau. Sa lourde armure l’empêchant de nager, il sombra mais eut le temps de jeter son bouquet azuré vers sa bien-aimée en lui criant « Ne m’oubliez pas ». Désespérée, la jeune femme conserva son souvenir en son cœur et choisit ses dernières paroles pour baptiser la fleur discrète et fragile. Cette fleur est ainsi nommée Forget-me-not, en anglais.
Cette légende germanique a beaucoup inspiré le travail d’Elise Bergamini chez qui la notion du vivant est en danger. Dans ses dessins, broderies et porcelaines, le corps se retrouve muté dans un règne à la fois animal et végétal, aux aguets des mythologies botaniques de l’artiste. Le corps se transforme. La nature prend le pas, elle avance, elle recule. Les fleurs Forget-me-not émergent d’une bouche brodée et nous parle. Elles ne veulent pas être oubliées. Elles se sentent en danger. Les fleurs d’Elise Bergamini deviennent le message de la fragilité du monde sauvage qu’il ne faut pas négliger.
Elise Bergamini parle de mélancolie de notre environnement et évoque le sentiment de solastalgie (de l’anglais solastalgia), un concept né du philosophe australien Glenn Albrecht pour décrire l’anxiété face à un environnement familier mais altéré, parfois irrémédiablement. Et l’artiste précise : » Que serait notre monde sans les plantes, les oiseaux, les abeilles ? Leur présence seule est un message. Que nous ne voulons pas entendre alors que la catastrophe menace. Sont-ils tous condamnés à ne peupler un jour que nos souvenirs ? »
Ségolène Brossette Galerie, 2015